Un voyage au Togo (et au Bénin) qui m’a réchauffé le cœur — et fait repenser l’essentiel

Nous sommes passés de 30° sous le soleil du Togo à 1° et les premiers flocons en Suisse ce dimanche matin. Ce n’est pas seulement le climat qui m’a surpris : ce sont les rencontres, les sourires et la force de l’éducation qui m'ont profondément marqué.

Comment perdre 29° en une journée…

Nous revenons d’un voyage de dix jours en Afrique, en famille, organisés par notre église à Yverdon pour venir vivre cette aventure. Nous étions plusieurs familles, en tout 18 personnes, partis non pas pour faire du tourisme, ni voir des animaux dans les réserves, mais pour servir.

Direction : Noépé, au Togo, sur une base de Jeunesse en Mission (JEM).

Une école, un projet agricole et une communauté vivante

Sur cette base, il y a bien sur l'école de missions qui forment les futurs missionnaires, mais il y a une école — une vraie bénédiction. Plus de 260 enfants y sont scolarisés, du primaire au secondaire. Sans cette école, beaucoup devraient marcher plus de 6 km chaque jour pour accéder à l’éducation ou simplement ne pas aller à l'école car c'est trop loin.

Un projet d'une école "en dur" est en cours mais les fonds manquent pour terminer, alors le projet avancent lentement.

À côté de cela, un projet agricole se développe avec 4 agriculteurs. La communauté elle, malgré le peu de matériel dont elle dispose, dégage une énergie et une générosité qui forcent le respect.

Nous sommes venus pour donner… et nous avons reçu

Pendant ces dix jours, nous avons aidé à l’école, à la ferme, sur des petits chantiers. Pour ma part, j’ai passé beaucoup de temps avec les agriculteurs : manque d’organisation, besoin de structuration. En tant que chef de projet, c'est un sujet que je connais bien et j’ai pu apporter des pistes concrètes pour améliorer des processus et optimiser quelques activités. J'ai même mis en place une première base de planning dans un excel... l'outil que je supporte de moins en moins.

Ce que nous avons apporté était modeste, mais je repars surtout avec ce que j’ai reçu : des sourires, de la chaleur humaine, et des leçons de simplicité.

Trois jours au Bénin — un projet de parrainage qui inspire

Au milieu du séjour, nous avons passé trois jours au Bénin. Nous avons rejoint une personne qui a lancé un très beau projet de parrainage et d’éducation. Nous avons passé une journée mémorable avec tous ces enfants : jeux, chants, partages — des moments qui m’ont profondément touché.

Cette rencontre au Bénin a renforcé mon envie d’explorer encore davantage l’importance de l’éducation et les moyens concrets pour la soutenir localement.

Une parenthèse de beauté : cascade & océan

Au cœur du voyage, nous nous sommes permis une journée de pause : une partie du groupe est partie découvrir une magnifique cascade, l’autre (dont je faisais partie) a passé l'aprè-midi au bord de l’océan, à Lomé. Ces instants de beauté ont été une respiration, un temps de gratitude avant de reprendre le service sur la base.

Le choc des cultures — et une bonne dose d’humilité

Le choc n’était pas que thermique. J’ai rencontré des personnes qui vivent avec très peu et qui pourtant restent souriantes, engagées et pleines d’espoir.

Et quand je repense à moi, capable de râler simplement parce qu’il n’y a plus de paquets de café en grains pour ma machine, je mesure l’absurdité de certains petits tracas quotidiens. Oui, c’est moi qui râle pour le café — et un voyage comme celui-ci me fait relativiser les grains de sable de notre existence.

Trois leçons que je ramène

1. Reconnaissance

Je réalise à quel point nous avons beaucoup. Même quand on pense manquer, nous avons déjà énormément. Ce voyage m’a poussé à revoir mes priorités et à dire plus souvent « merci » et être reconnaissant pour ce que l'on a.

2. Surcharge

Là-bas, les enfants jouaient avec peu de choses, ce qu'ils touvaient dans la nature mais toujours avec le rire.

Pas de PS5, pas de tablette, mais une joie simple.

De notre côté, nous allons clairement désencombrer : faire de la place, dans la maison… et dans nos têtes.

3. Éducation

Ce voyage m’a rappelé à quel point l’éducation peut transformer une vie.

Quand j’étais jeune vers 15 ans, un directeur avait dit à mes parents que j’étais “limité” et qu’il valait mieux que je travaille vite. C'est donc ce que j'ai fait avec une formation très courte en restauration et j'ai commencé les saisons dans les restaurants. Cela a été dur et j'ai donc décidé de reprendre mes études : un Baccalauréat G3 (comptabilité), une prépa HEC, 3 ans d'école de commerce (équivalent à une Haute Ecole de Gestion en Suisse), un BTS hôtellerie à distance et maintenant me voila "Data Artist" en créant mon poste…

L’enfant “limité” a finalement compris qu’on ne l’est que si on le croit.

Et après ?

Je garderai longtemps en tête les sourires, les regards et la générosité des enfants du Togo et du Bénin. Je suivrai ces projets de près et je souhaite m’impliquer davantage, notamment autour d’un projet personnel lié à la formation et à l’apprentissage pas forcément dans ces pays — un projet qui mûrit et que je partagerai bientôt, à l’heure où l’intelligence artificielle redéfinit nos manières d’apprendre, nous devons armer nos enfants pour mieux comprendre, développer l'esprit critique et la créativité.

Servir, c’est aussi apprendre : apprendre à être reconnaissant,apprendre à être simple, apprendre à transmettre.

Merci au Togo et au Bénin pour cette leçon d’humanité. Merci aux familles et aux bénévoles qui ont partagé ces dix jours avec nous. Et merci à vous qui lisez ces lignes — si vous avez des idées, des contacts ou des envies d’engagement autour de l’éducation, parlons-en.

Si vous souhaitez soutenir l’école de Noépé ou le projet au Bénin, et en savoir plus sur ceux que nous avons rencontrés, contactez-moi directement : je partagerai volontiers les informations et les moyens concrets d’aider.

God bless.

JP